Daglan est un village riche d’histoire et qui préserve son patrimoine. Vous trouverez à la suite quelques exemples de cette richesse. mais n’hésitez pas à partir à la découverte des calvaires et autres merveilles daglanaises.
Château de Daglan
La mairie de Daglan se situe dans un château du début du XVIe siècle.
Il existait sans doute une maison forte dans le village de Daglan avant la guerre de Cent Ans, qui aurait été détruite. L’actuel bâtiment date du début du XVIe siècle.
La demeure a appartenu aux familles de Caumont, aux Montravel puis aux Maynard. Racheté par la commune, il abrite aujourd’hui au rez-de-chaussée la mairie et l’agence communale de la poste.
Le château se compose d’un logis rectangulaire et d’une haute tour ronde qui dessert les différents étages. La porte de cette tour est d’inspiration gothique. Si le château présente globalement un aspect ancien, de nombreuses modifications ont été effectuées au XIXe siècle, comme l’ouverture des fenêtres sur la façade est.
Avant d’accueillir les services municipaux en 2016, le château a été transformé un temps en école et en logements pour les instituteurs.
Église de Saint Martin de Daglan
Construite aux XIe siècle et XIIe siècle, l’église Saint-Martin de Daglan a été remaniée à de nombreuses reprises.
L’église est dédiée à Saint Martin, élu évêque de Tours en 371. Cette dédicace atteste que la paroisse est ancienne et qu’elle existerait depuis l’époque carolingienne.
De la construction d’origine des XIe et XIIe siècles ne demeurent aujourd’hui que le portail et quelques chapiteaux. L’église était composée d’une nef unique et d’un petit transept (nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale). Lors des aménagements suivant les destructions des guerres de Religion, des chapelles dédiées à des familles seigneuriales locales ont été ajoutées. A la fin du XIXe siècle, l’église est agrandie de trois travées. On a profité de la nécessité de faire des réparations pour faire cet agrandissement.
Le clocher-tour se dresse au-dessus du chœur. Sa toiture à longs pans ressemble plus à une tour de château, ne possédant pas de flèche.
Gare de Daglan
De 1912 à 1934, existait une ligne de tramways à vapeur des réseaux de chemins de fer départementaux de la Dordogne reliant Sarlat à Villefranche du Périgord en passant par Daglan. Le tacot transportait marchandises et voyageurs.
Cette ligne à voie métrique avait été réalisée en 1912 et ouverte le 12 août 1912.
Sa construction avait été programmée dans le cadre de la mise en application d’un ambitieux programme de construction de lignes de chemin de fer, le plan Freycinet.
Cette ligne de 56 Km, dite ligne des tacots, desservait toutes les localités du sud du Périgord noir entre Sarlat et Villefranche du Périgord.
La ligne fut déclarée d’utilité publique le 8 février 1907. Elle ferma en 1934.
La voie ferrée fut démantelée en 1935.
Hôtel particulier Revaugier
Imposante demeure de la deuxième moitié du XVIe siècle, elle appartenait à une fille de deux familles rivales les Cugnac de Giversac et les Mirandol. Ces familles bourgeoises de l’époque tiraient une partie des revenus des moulins et des terres environnantes.
Les maisons reflètent leur rivalité : on se copie, on exagère, on place une tour noble au milieu de l’édifice, on soigne le décor de la porte d’entrée…
L’aile droite a été remaniée, au XIX siècle les fenêtres à meneau ont disparues.
L’aile gauche détériorée par un incendie en 1945 a été
agrémentée au rez-de-chaussée, lors de la restauration, par une ouverture
gothique pour le moins anachronique.
Presbytère
Le presbytère actuel est l’ancienne maison Delfaud qui est acquise par la municipalité de l’époque le 20 novembre 1809 contre une soulte et un échange avec l’ancien presbytère (acquis le 22 avril 1669).
L’ancien presbytère était une maison proche de l’église qui manquait de confort.
En 1878 il est décidé de convertir le cimetière désaffecté depuis vingt ans en place publique entre le presbytère et la partie sud de l’église. Un mur est construit pour séparer le jardin du curé de cette place.
Suite au départ du dernier curé depuis plusieurs années, la nouvelle municipalité, élue en 2014 , a souhaité rénover le rez-de-chaussée en une galerie d’exposition et une boutique de poterie daglanaise. Le rez-de-jardin, transfomé avec l’aide de bénévoles, accueille une bibliothèque municipale un cabinet de naturopathie, un bureau pour le notaire et deux salles pour des activités périscolaires.
Jardins partagés
A Daglan, les jardins partagés sont créés en 2017 dans la résidence du couvent.
L’histoire des jardins collectifs
n’est pas récente. Depuis le Moyen Age, l’idée de se regrouper à des fins
utilitaires sur des terres collectives est observée dans de nombreux pays.
La révolution industrielle favorise l’émergence des jardins ouvriers. Les
guerres et leurs privations incitent les habitants des villes à investir
l’espace public pour y cultiver ce qui fait défaut dans les magasins.
C’est au milieu des années 70, à New York puis dans différentes villes
d’Amérique du Nord, que des initiatives populaires investissent des endroits
laissés vacants pour les transformer en jardin de quartier.
Il ne s’agit plus seulement de produire de quoi se nourrir, mais aussi de se retrouver sur un terrain commun et des projets collectifs. Le sol, les idées et les conseils pour jardiner au naturel sont partagés. Ainsi naissent les jardins partagés…
Pont de Daglan
Avant le XVe siècle, un péage royal figurait sur le pont de Daglan.
A l’origine Daglan fait partie de la juridiction de Domme-vieille.
Une partie du village de Daglan appartient à la famille de Dome comme lui avait appartenu le Mont de Dome avant sa vente au roi en 1280.
Les principaux droits seigneuriaux sur Daglan sont partagés entre les seigneurs de Castelnaud et ceux de Domme-vieille.
Plusieurs crues dévastatrices détériorent le pont et l’emporte
En janvier 1731
en 1774 (le pont est reconstruit en 14 mois à partir de septembre 1777)
En mars 1783 (le pont est reconstruit en 4 ans de 1811 à 1818)
en 1856 (le pont de pierre est bâti vers 1900)
En 1960 Depuis 1961 on trouve le pont actuel
En attendant les reconstructions du pont, le ruisseau était franchi à gué en temps normal.
Le pont de Daglan enjambe une rivière de 1ère catégorie nommée Céou (le ciel en occitan) qui est un affluent de la Dordogne en rive gauche..
Le Céou prend sa source à Montfaucon (Lot) petite localité de la partie occidentale du Causse de Gramat puis se jette dans la Dordogne à Castelnaud-la-Chapelle. La longueur du Céou est de 55km.
Fontaine Sainte-Marie et les lavoirs de Daglan
La fontaine Sainte Marie est très ancienne. Ce fut un lieu de culte carolingien, païen, voire gaulois, christianisé par la suite comme l’indique sa forme en croix. La source ne s’est jamais tarie et permet de disposer d’une fontaine et d’un lavoir.
À l’origine, le lavoir était une pierre plate ou une simple planche posée au bord d’un cours d’eau, d’une mare ou d’une source, sans abri.
Ici, notre lavoir est un bassin alimenté en eau d’origine naturelle qui avait pour vocation première de permettre de rincer le linge après l’avoir lavé.
Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d’eau, il pouvait avoir lieu dans les habitations ou les buanderies où le linge s’accumulait avant la « grande lessive », mais le rinçage nécessitait de grandes quantités d’eau claire, uniquement disponible dans les cours d’eau ou dans une source captée.
Il existe des lavoirs avec plusieurs bassins, le bassin en amont servant de rinçoir, ceux en aval de lavoir (lavage du linge).
En France, les épidémies de choléra, de variole et de typhoïde incitèrent le Parlement à voter la loi du 3 février 1851 qui accordait un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs couverts.
Malgré la résistance au progrès des lavandières, le lavoir fut remplacé par les lessiveuses, les lavoirs mécaniques, les machines à laver vers 1950.
Chapelle Notre-Dame de Bedeau
Construite aux XIIIe siècle et XVIIe siècle, la chapelle Notre-Dame de Bedeau est édifiée suite à une apparition de la Vierge Marie à une bergère qui a organisé une quête pour la construction de l’édifice. Elle se présente sous la forme d’une nef rectangulaire se terminant par une abside semi-circulaire (partie saillante en demi-cercle d’un bâtiment). La toiture est recouverte de lauzes. La chapelle possède un clocher modeste dont le principal intérêt réside dans la plaque qui orne le mur, sous la cloche.
La chapelle fut un haut lieu de pèlerinage, comme en témoignent les nombreux ex-voto (offrandes) qui couvrent ses murs pour favoriser les récoltes par la tombée de la pluie, ou pour remédier aux infirmités. Il avait lieu le 8 septembre et les jours de Rogations (3 jours avant l’ascension).
A la sortie de messe, il était de coutume de tremper sa croix dans la fontaine proche de la chapelle.
Tombé dans l’oubli, le pèlerinage est relancé en 1856 et connaît à nouveau un grand succès durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, on compte encore 200 pèlerins.
Four à Pain Communal de Bardille
Bâtiment en deux volumes avec le « cul du four » bien différencié du fournil.
Le four est un ouvrage de maçonnerie généralement voûté en coupole, muni d’une ouverture sur le devant ou l’on enfourne les pains à faire cuire.
Le four était un équipement commun à plusieurs familles ou à un hameau (Bardille).
L’entretien ainsi que la cuisson du pain, au mieux hebdomadaire, étaient l’affaire de tous.
Ces cendres étaient précieusement recueillies pour la lessive et l’engrais.
Les braises rapidement éteintes fournissaient du charbon de bois pour les fers à repasser et les chaufferettes.
Hôtel particulier Lavergne – Montmirail
Demeure de l’époque renaissance.
Le bâtiment a connu de nombreuses modifications avec des fenêtres du XIXe siècle, le portail d’inspiration antique est du XVIe siècle et nous renseigne sur le rang des occupants.
Les Lavergne étaient descendants de marchands et de notaires. Les enfants Lavergne pratiquent l’investissement foncier, achètent des rentes au seigneur du Peyruzel, acquièrent des parts dans les moulins, plantent des vignes, ils s’enrichissent…
Hôtel particulier de Mirandol
Édifice de la moitié du XVIe siècle. Les De Mirandol étaient les seigneurs du Peyruzel.
En 1672 la seigneurie des De Mirandol possédait une trentaine d’hectares de terre, les moulins de Cuzoul l’un à blé et l’autre à papier.
L’hôtel de Mirandol fut vendu par le comte en 1785 à Jean Bouquet (notaire). Au fil des héritages de ses acquérants, il fini par être légué aux bonnes sœurs. En 1878 Daglan se retrouve avec un couvent comptant 120 élèves.
En 1901 une loi contraint les ordres religieux à disposer d’une autorisation municipale pour exercer leur mission d’enseignement. La municipalité de l’époque, à majorité franc-maçonne (laïque), s’empresse de faire appliquer cette loi en réclamant un loyer. Les sœurs ne peuvent payer et la mairie se retrouve propriétaire des murs qu’elle revend aussitôt ne pouvant faire face à l’ampleur des travaux de restauration.
Cette imposante bâtisse devient un corps de ferme jusqu’à la fin du XXe siècle puis elle est de nouveau rachetée par la municipalité.
Le bâtiment abrite aujourd’hui une résidence municipale à loyers conventionnés